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    928 (1977-1986)

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    Messages : 127
    Date d'inscription : 29/03/2012

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    Message  Admin Dim 7 Oct - 22:48

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    Au début des années 70, Porsche songe à remiser sa 911 au placard et c'est la 928 qui sera alors le fer de lance de Weissach sur le monde des GT. La nouvelle venue, pour réussir son putsch, devra bénéficier de toutes les dernières innovations de la marque et d'un caractère affirmé. A-t-elle réussi son pari ?…



    Le 21 octobre 1971 reste une date clé dans la genèse de la Porsche 928. C'est en effet le jour où la décision de commencer l'étude d'un coupé 2+2 de forte cylindrée est prise à Weissach. Le docteur Fuhrmann, président du Directoire de Porsche AG, fête alors son anniversaire et l'équipe du département recherche lui a offert une première maquette de la voiture … en papier ! Quelques semaines plus tard, le 11 novembre de la même année, le cahier des charges de la future 928 est adopté pour définir plus précisément le véhicule . Pour un constructeur de la taille de Porsche, il faut se montrer très clairvoyant lors de la conception d'un modèle qui sera produit sur une longue période à moins de 10 000 exemplaires par an. En effet, doivent être inclus dans le cahier des charges dès les débuts, toute évolution des réglementations, tant sécuritaires qu'environnementales, sans que le modèle en conception soit trop rapidement hors marché . De même, son look et sa technique doivent être à même de traverser les modes. Cette stratégie est essentielle pour pérenniser une société de la taille de Porsche, car ne l'oublions pas, c'est le lutin qui se taille la part du lion en compétition et sur le marché des GT de sport tout en demeurant autonome financièrement.

    CONCEPTION
    Le cahier des charges de la future 928 est relativement simple : la future GT de Porsche doit se révéler en net progrès sur la 911 en matière de confort et d'aisance de conduite , cela avec un prix ne dépassant pas trop celui de la Carrera . Le choix du moteur avant s'est alors imposé de lui-même pour répondre aux postulats de base . Comme l'explique le docteur Bott, directeur de la recherche chez Porsche dans les années 70, dans un excellent article d'André Costa dans l' Auto-Journal de 1977, un moteur arrière ou en position centrale complique l' installation de 2 places arrière de secours, et supprime souvent un coffre de capacité acceptable. Cela est toujours possible, mais les dimensions extérieures sont alors augmentées… Pour la sécurité passive et les crash tests, un moteur avant permet d'améliorer nettement les résultats comparés à une GT à moteur arrière, ce qui est primordial pour une GT élaborée dès 1971 et qui devra durer plus de 15 ans. Dans les grandes nouveautés , Porsche étudie un V8 ouvert à 90° (angle idéal pour l' équilibre du moteur), et des boucliers en plastiques intégrés pour les petits chocs sont également à l'honneur. Pour ces derniers, deux ingénieurs allemands furent envoyés alors aux Etats-Unis pour étudier en profondeur les législations en cours et à venir, l' impact de tels pare-chocs sur la clientèle et la faisabilité d'une telle option technique. Il a fallu en outre étudier et valider la résistance de ces plastiques au vieillissement.

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    MOTEUR
    Porsche a depuis ses débuts basé sa stratégie sur les moteurs à plat à 4 et 6 cylindres refroidis par air . Pourtant, dès 1975, Porsche fit sensation (et polémique) avec sa 924 et son 2 litres quatre cylindres en ligne, refroidi par eau de surcroît, issu de la banque d'organes Audi. Pour sa future 928, l' architecture V8 est validée, nous l'avons vu plus haut, avec un angle d' ouverture de 90°. Ce moteur devait pour de nombreuses raisons être de forte cylindrée. Il devait satisfaire aux normes antipollution les plus draconiennes, sans perdre pour autant trop de puissance. L' adaptation d'une transmission automatique devait également être possible et la puissance au litre devait rester modérée pour conserver un moteur souple, silencieux et très endurant, avec une puissance maximale valorisante cependant. La conception du moteur par elle-même n'a pas donné trop de fil à retordre aux techniciens de Porsche. Seule la courroie crantée de très grand diamètre qui entraîne les deux arbres à cames a nécessité deux ans d'étude pour arriver à un résultat satisfaisant. La personnalité du moteur devait être celle d'un moteur de tourisme . A cet effet, le choix d'un seul arbre à cames en tête par rangée de cylindres et des poussoirs hydrauliques s'est imposé de lui-même. Le résultat de telles études est une puissance de 240 ch pour un V8 de 4,5 litres et surtout un couple appréciable de 35,6 mkg à 3 600 tr/mn. La puissance sur le papier n'impressionne pas les foules aujourd'hui, mais il fait se rappeler qu'une Citroën 2CV alors contemporaine ne dépassait pas les 40 ch, et que des berlines 2 litres renommées dépassaient de peu les 110 ch. En outre, la crise énergétique est passée par-là, et chez Porsche, on a préféré revoir la cylindrée et la puissance à la baisse pour ne pas paraître arrogant. Enfin, comme sur les 924, la boîte est rejetée à l'arrière et est reliée au moteur via le système Transaxle qui autorise une rigidité accrue et limite les bruits de roulement. La répartition des masses est alors idéale.

    LA STRUCTURE DES 928
    La carrosserie, dessinée par le designer Lapine, représente à elle seule la personnalité et le caractère de la 928. Mais derrière ces lignes de squales intemporelles se cache une réelle recherche aérodynamique. L'avant plat a été dicté par les souffleries, ce qui explique les phares escamotables et leur forme si particulière. En outre la carrosserie se doit d'être très rigide, gage d'une tenue de route améliorée et d'un équilibre sans faille. La rigidité de la coque permet en outre de travailler au mieux sur les suspensions et obtenir la tenue de route idéale. Pour un équilibre parfait, les hommes de Porsche ont donc conçu un train arrière avec un pincement des roues motrices qui reste constant, c'est-à-dire que leur position angulaire par rapport à l'axe longitudinal du véhicule reste inchangé dans toutes les attitudes. Après avoir vaincu tous les tests et essais sur le train arrière pour qu'il motrice à la perfection et qu'il guide l'équilibre de la voiture, les ingénieurs ont du travailler sur une direction assistée, tant l'adhérence des pneumatiques Pirelli P7 et la charge aérodynamique sur l'avant de la voiture était importante. Le résultat de ces études ? Un châssis qui reste un régal d'équilibre tout en ayant conservé une mobilité exceptionnelle.

    928 (1977-1986) 928gts10

    EVOLUTIONS
    C'est en mars 1977, au salon de Genève, que la Porsche 928 fait ses grands débuts. A l'époque, elle est présentée comme la GT qui va progressivement éclipser la 911. On connaît aujourd'hui l'issue de cette lutte fratricide et inégale… Tout étonne en elle, à commencer par son look de soucoupe volante, son V8 de 4,5 litres et ses performances. Certes, déjà à l'époque elles sont jugées justes pour concurrencer Ferrari et Lamborghini. L'intérieur innove, à commencer par ce bloc instrument solidaire de la colonne de direction qui est réglable. Ainsi, il est enfin possible d'abaisser le volant sans que le compteur soit masqué par la jante du volant. L'intérieur en velours à damiers est bien dans le ton de la gamme Porsche 1977 et les jantes osent le style téléphone. Dès les premiers essais, la presse est dithyrambique, à tel point que l'année suivante, la Porsche 928 est élue voiture de l'année 1978. C'est la seule fois qu'une GT aura été élue jusqu'à ce jour voiture de l'année. En 1979, les crises pétrolières sont désormais loin et Porsche accède enfin à la demande de tous : donner plus de puissance à une GT qui en manque pour permettre à son châssis de se mettre pleinement en valeur. La 928 S accueille donc un V8 à la cylindrée légèrement accrue (4,6 litres) et développe 300 ch. Les performances progressent évidemment de manière significatives puisque les 250 km/h en vitesse de pointe sont atteints et la borne kilométrique est franchie en moins de 26 secondes. En 1981, Porsche fête son jubilé (50 ans !) et la 928 S, au même titre que la 911 a droit à sa série Jubilée limitée à 140 exemplaires. Les seules modifications sont un équipement enrichi et une présentation spécifique. En 1982, la 928 4,5 litres 240 ch est retirée du catalogue, tant elle paraît décalée par rapport au reste de la gamme. Moins performante qu'une 911, plus chère, elle ne se justifie plus depuis la commercialisation de la 928 S qui vampirise toutes les ventes de 928. L'année d'après, la 928 S gagne 10 ch avec quelques petites modifications moteur avant les changements importants qui seront opérés dans la gamme 928. En effet, dès 1986, les 928 sont relookées surtout pour les boucliers avant et arrière, et le V8 est coiffé d'une culasse à 4 soupapes par cylindres (Porsche 928 S4)…

    ACHETER UNE PORSCHE 928
    Les Porsche 928 phase 1 posent un réel dilemme en occasion. Leur aura est en effet moins forte que la 911 qui éclipse toutes les autres Porsche à moteur avant. De plus, les coûts d'entretien et de réparation d'une GT aussi prestigieuse à moteur V8 fait fuir les acheteurs potentiels. En clair, soit vous avez le budget nécessaire à l'entretien, et en règle général, vos revenus vous permettent d'acheter l'équivalent neuf, soit vous passez votre chemin. Ainsi, les premières Porsche 928 avec le moteur 4,5 litres de 240 ch s'échangent à partir de 8 000 euros en bon état, et les versions S démarrent à 12 000 euros. En outre, les performances quelconques et la puissance contenue des premières Porsche 928 4,5 litres de 240 ch, ne les mettent pas réellement en valeur. Les Porsche 928 phase 1 seraitent-elles donc des autos à bannir ? Heureusement non ! Mais seuls les passionnés de la première heure, qui ont du patienter une quinzaine d'années, seront des acheteurs potentiels. Leur passion sera suffisante pour consacrer le minimum de budget à l'entretien et les réparations. Les premières Porsche 928 ne connaissent pas de réels gros défauts de conception. Si l'habitacle et ses plastiques vieillissent plutôt mal (un comble pour une auto de ce prix !), l'ensemble de la voiture est plutôt robuste. L'ensemble moteur-boîte est fiable, à condition bien entendu que l'entretien requis ait été réalisé. La chaîne de distribution doit être contrôlée et remplacée selon les préconisation de Porsche, soit tous les 80 000 km. A cette périodicité on parle de grosse révisions sur les 928 chez Porsche, et le coût de la facture gloable est très élevé. A noter quelques faiblesse au niveau de la pompe à eau et du circuit électrique parfois fantaisiste. Globalement, il ne faut surtout pas acheter une auto sans historique et sans factures d'entretien. Sinon, c'est la ruine assurée pour la moindre remise en état ! De même, il faut privilégier les autos d'origine française, car dès qu'elles sont importées d'Allemagne, de Belgique ou du Luxembourg, le risque sur l'absence d'historique est réel, voire pire, l'auto est parfois maquillée… Dernier détail à ne pas négliger, certaines pièces commencent à ne plus être disponibles chez Porsche comme l'arbre Transaxle par exemple, ce qui peut se révéler handicapant en cas de panne ou de casse.

    928 (1977-1986) Porsch38

    CONCLUSION
    Les Porsche 928 phase 1 sont des autos attirantes et exceptionnelles à plus d'un titre. Leur réelle force est sans conteste un châssis rarement égalé sur son compromis équilibre/mobilité. Le design de l'auto dérange, surprend et fascine, mais ne laisse personne indifférent. Surtout dans cette première génération de Porsche 928 avec les petits feux arrière et les pare-chocs rond sans proéminence. Enfin, le V8 et ses performances intéressantes en variantes S avec 300 puis 310 ch complètent le tableau pour vous séduire. Certes, il faudra composer avec un coût d'entretien réellement important et une consommation d'essence conséquente.. Pour résoudre le premier problème énoncé, il ne faudra pas hésiter à investir 1000 ou 2000 euros supplémentaires pour vous garantir une auto au passé sans surprise…

    CHRONOLOGIE
    1977 : Présentation en mars au salon de Genève de la 928 (V8 4.5 240 ch).
    1978 : La 928 est élue Voiture de l'Année 78 par un cortège de journalistes.
    1979 : Commercialisation de la 928 S avec son V8 4.6 de 300 ch.
    1981 : Lancement de la 928 S Jubilée pour les 50 de la marque. Série limitée à 140 exemplaires.
    1982 : La 928 de 240 ch est retirée du catalogue en août.
    1983 : La 928 S gagne 10 ch et des nouvelles jantes.
    1986 : Présentation de la nouvelle 928 S4 (la MkII) avec ses 320 ch et son esthétique revu notamment sur sa partie AR.

    CARACTERISTIQUES TECHNIQUES PORSCHE 928 /928 S / 928 S2
    MOTEUR
    Type: 8 cylindres en V, 16 soupapes 2x1 arbre à cames en tête
    Position : longitudinal AV
    Alimentation : Injection électronique
    Cylindrée en cm3: 4 474 / 4 664
    Alésage x course en mm: 95 x 78,9 / 97 x 78,9
    Puissance ch DIN à tr/mn: 240 à 5 500 / 300 à 5 900 / 310 à 5 900
    Puissance au litre en ch: 53,64/64,32/66,46
    Couple maxi en mkg à tr/mn: 35,6 à 3 600 / 39,2 à 4 500/40,8 à 4 100
    TRANSMISSION
    Aux roues AR
    Boîte de vitesses ( rapports): 5 manuelle ou 4 automatique
    POIDS
    Données constructeur en kg: 1 450 / 1 450
    Rapport poids/puissance en kg/ch: DIN 6 / 4,83 / 4,67
    PERFORMANCES
    Vitesse maxi en km/h: 230 / 250
    400 m DA en secondes: 15,4 / ND
    1 000 m DA en secondes: 28,8 / 25 / 25,6
    0 à 100 km/h : 7,2 / 6,6 / 6,2

      La date/heure actuelle est Dim 28 Avr - 21:10